Un climat d’insécurité croissant s’installe sur la route reliant l’Ouganda à Goma (RDC). Dans la journée du dimanche 17 août 2025, un nouveau cambriolage a visé une voiture de marque Noah appartenant à l’agence de transport Kivu Kwetu Express (KKE).
Plus de 40 000 dollars américains auraient été emportés par les assaillants. Il s’agit du troisième incident majeur signalé sur cet axe en l’espace de quelques semaines.
Face à cette recrudescence des attaques, l’activiste des droits humains Jean-Luc Mukanda tire la sonnette d’alarme. Il dénonce ce qu’il qualifie de « comportement macabre visant surtout les Congolais » et interpelle directement les autorités ougandaises afin de renforcer la sécurité le long de ce corridor vital pour les échanges transfrontaliers.
« Trop c’est trop. Le peuple congolais a droit à la paix, à la sécurité et à la justice », martèle-t-il.
Jean-Luc Mukanda rappelle que la résolution de la crise régionale ne dépend pas uniquement de mesures locales, mais aussi de la mise en œuvre des engagements internationaux :
1. Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU (février 2025) : elle condamne l’offensive du M23, exige le retrait des forces rwandaises et demande à la RDC de cesser tout soutien aux groupes armés locaux.
2. Accord de Washington (juin 2025) : signé entre Kinshasa et Kigali, il prévoit notamment le retrait des troupes rwandaises, la fin du soutien mutuel aux milices, la création d’un mécanisme de sécurité conjoint et une coopération économique régionale renforcée.
3. Dialogue de Doha : sous médiation du Qatar, plusieurs étapes ont déjà été franchies en 2025, notamment des appels conjoints au cessez-le-feu, la signature d’une trêve, des engagements contre les discours de haine et des discussions sur la libération de prisonniers, le retour des réfugiés et la surveillance internationale du processus de paix.
Cette nouvelle attaque survient alors que de nombreux voyageurs avaient trouvé dans l’axe Ouganda–Goma une alternative plus sûre aux routes de Beni et Rutshuru, devenues extrêmement dangereuses depuis l’occupation de plusieurs localités par l’AFC-M23. Désormais, même ce passage stratégique semble compromis.
Entre peur, colère et incertitude, les passagers n’ont plus qu’un souhait : que la paix promise sur papier par les différents accords devienne enfin une réalité sur le terrain.
La rédaction
