
La situation sécuritaire dans la province du Sud-Kivu se détériore de plus en plus alors que les combats opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) zuc éléments du M23 s’intensifient. Depuis les premières heures de ce jeudi 13 février, de violents affrontements sont signalés sur l’axe Kasheke-Kabamba, situé à environ 15 kilomètres de l’aéroport de Kavumu, un site stratégique pour la région.
Après avoir percé les lignes défensives des FARDC et de leurs alliés à Ihusi et Kalehe Centre, dans le territoire portant le même nom, mercredi soir, les combattants du M23 ont poursuivi leur progression vers Katana, en territoire de Kabare. Cette avancée rapide, expose davantage la ville de Bukavu, capitale provinciale, à une menace imminente.
Des sources locales rapportent que l’intensité des combats poussent des centaines de civils à fuir leurs villages, cherchant refuge dans les localités voisines. Cependant, les axes routiers menant à Bukavu étant sous tension, les déplacements restent risqués.
La progression des combats vers Kabamba, à proximité immédiate de Kavumu, suscite des craintes quant à un possible assaut contre l’aéroport, principal point d’entrée aérien de la province. Cette infrastructure revêt une importance capitale tant pour l’approvisionnement des forces loyalistes que pour l’évacuation des populations en danger.
Face à cette menace, les FARDC ont publié un communiqué affirmant avoir pris « de très grandes mesures » pour stopper l’avancée des rebelles. « Kavumu ne tombera pas, encore moins Bukavu », ont insisté les autorités militaires, cherchant à rassurer la population locale.
Alors que les tensions s’intensifient sur le terrain, une initiative diplomatique a émergé à Goma. Ce mercredi 12 février, des prêtres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) ont rencontré Corneille Nangaa, coordinateur de l’Alliance Fleuve Congo – M23 (AFC-M23). Cette rencontre s’inscrit dans leurs efforts visant une résolution pacifique du conflit.
Depuis plusieurs jours, ils multiplient les consultations avec les différentes parties prenantes dans l’espoir d’établir un pacte de paix et de cohésion nationale. L’entretien avec Corneille Nangaa et d’autres cadres du M23-AFC marque une étape clé dans cette démarche.
Abiël Bushoki